L’axe 3 Cultures du végétal et l’environnement organise un séminaire 

Les champignons au XIXe siècle, des « plantes » pas comme les autres. Problématiques et méthodes autour d’un objet d’étude particulier

Le vendredi 6 décembre 2024 à 15h00 à la Maison de la Recherche Germaine Tillion (Campus Belle-Beille)

Avec Louise Couëffé, docteure en histoire contemporaine, spécialiste de botanique, ATER à l’Université d’Avignon

« Singuliers végétaux » (De Candolle, 1835) ou « dangereux cryptogames » de formes variées, les champignons intriguent et questionnent les botanistes au XIXe siècle, autant pour la difficulté de leur étude (liée en partie à la variabilité de leur morphologie, à la difficulté à en conserver des spécimens) que pour leur étrangeté par rapport aux plantes, que ce soit dans leur aspect et leur physiologie ou bien dans les relations qu’ils entretiennent avec les milieux et les êtres vivants. Les particularités de cet objet d’étude et l’intérêt qu’il suscite se traduit par la constitution progressive de la mycologie, ainsi que par la création de la Société mycologique de France en 1884, puis de chaires de cryptogamie (1879 à l’Ecole de pharmacie de Paris, 1904 au MNHN). À la différence du contexte britannique, ce développement des connaissances savantes en France parmi les professionnels et les amateurs se produit dans un contexte culturel où la consommation alimentaire des champignons est commune : les risques qu’elle soulève encouragent les recherches savantes et les entreprises de vulgarisation adressées à divers milieux sociaux. Ce contexte invite à questionner les sources et les méthodes permettant de saisir l’agencement de ces savoirs au XIXe siècle, ainsi que leur enchevêtrement avec différents rapports à l’environnement et au vivant.